Père et fils en or (ou presque) : les Rappy, symbole d’une équipe soudée
Ce week-end, le Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette (région Parisienne) accueillait l’élite du Jiu-Jitsu brésilien français à l’occasion du Championnat national organisé par la CFJJB. Plus de 2 000 compétiteurs ont foulé les tatamis, dans une ambiance électrique qui témoigne de l’essor spectaculaire de la discipline : la fédération compte aujourd’hui plus de 25 000 licenciés, contre à peine 8 000 il y a deux ans.
Parmi eux, cinq représentants de l’Académie Pythagore Angoulême ont fièrement porté les couleurs charentaises : Gilles et Dimitri Rappy, Thomas Belair, Yvan Mézières et Sébastien Leger. Des passionnés, tous engagés dans une vie professionnelle à temps plein, mais qui n’hésitent pas à affronter les meilleurs sur les plus grandes scènes européennes.
Gilles Rappy, ceinture noire en master 5, a disputé une finale intense. Dans une catégorie réduite à seulement deux combattants, il livre cinq minutes de haute volée où la clé de cheville semblait à portée de main… mais son adversaire résiste. Gilles décroche une médaille d’argent méritée, au terme d’un combat où rien n’a été laissé au hasard.
Sébastien Leger, ceinture noire master 3/4, avait fort à faire dans une catégorie dense de quinze compétiteurs. Mais c’est un timing cruel qui va jouer contre lui. Appelé avec 1h45 d’avance sur le planning, il n’a pas eu le temps de s’échauffer. Monté sur le tapis à froid, il mène pourtant un combat maîtrisé de bout en bout, jusqu’à une hésitation arbitrale à 20 secondes de la fin. La concentration vacille, son adversaire en profite. Seb passe à dix secondes près du podium, frustré, mais la tête haute.
Dimitri Rappy, ceinture marron, bénéficie d’un tableau favorable qui le propulse en finale. Face à un poids lourd de la catégorie, il livre une prestation époustouflante : il multiplie les tentatives de soumission et domine l’échange. Mais son opposant parvient à renverser la situation en toute fin de combat. Dimitri repart tout de même avec l’argent, après avoir fait vibrer les tribunes.
Thomas Belair, en ceinture bleue, tombe sur un adversaire au physique impressionnant. Malgré un combat très engagé, Thomas oppose une résistance exemplaire et évite la soumission. Il s’incline aux points, au terme d’un affrontement intense où il n’a jamais baissé les bras.
Yvan Mézières, faisait ses débuts en compétition de JJB, dans la catégorie ceinture bleue. Mais l’homme n’est pas un novice des tatamis : ceinture noire de judo, il le prouve en signant quatre projections. Pourtant, son adversaire, particulièrement solide, parvient à reprendre l’ascendant au sol. Le combat devient de plus en plus physique, jusqu’à une ultime tentative de projection, contrée… KO technique sur un impact au sol. Une entrée en matière douloureuse, mais qui en dit long sur le potentiel d’Yvan pour les prochaines compétitions. Précisons que son adversaire c’est empressé de prendre de ces nouvelles le soir même, nous apprécions cet état d’esprit noble, merci à lui.
Au-delà des performances individuelles, l’Académie Pythagore Angoulême a brillé par sa cohésion. Une pensée particulière pour Bruno en charge de la logistique et de la conduite. Grâce à lui, les compétiteurs ont pu garder l’esprit libre et se concentrer sur leurs combats. Les hommes de l’ombre sont essentiels : s’ils ne montent pas sur le podium, ils y contribuent pleinement.
Mention spéciale au duo père-fils Rappy, qui a ému tout le clan Pythagore. Si Gilles a fait parler l’expérience sur les tatamis, c’est peut-être en bord de tapis qu’il a vécu le moment le plus fort, en coachant son fils Dimitri : un ascenseur émotionnel dont il se souviendra longtemps.